Portrait couleur d'Elie Sloim

Elie Sloïm : “La qualité du web se dégrade, il est temps d’agir et d’améliorer les sites”

Le 20 mai dernier à Montpellier, j’ai participé à une conférence animée par le Président de Temesis, Elie Sloïm, sur la qualité web. Le thème pouvait prêter à sourire. Depuis le temps qu’Internet existe, on pouvait croire que l’expérience utilisateur était au centre des créations de sites Internet. Malheureusement, Elie Sloïm nous a démontré qu’il restait encore du boulot à faire… Je suis allée à sa rencontre pour aborder les contours de la qualité web et en savoir plus sur l’écosystème Opquast.

Quelques mots pour vous présenter ?

Je suis Président de Temesis, société spécialisée sur la qualité et l’accessibilité des sites Internet. Je suis également fondateur dOpquast (Open Quality Standards), un projet dédié à l’amélioration de la qualité des sites. Je suis consultant, formateur, auteur et conférencier.

Comment définissez-vous la qualité web ?

La qualité web est l’aptitude d’un service en ligne (site web, applications) à satisfaire les besoins implicites et explicites des utilisateurs. En 2001, j’ai produit un modèle qui regroupe les différentes exigences des utilisateurs de services en ligne. Ce modèle est appelé VPTCS pour Visibilité, Perception, Technique Contenu et Services. Il couvre toute l’expérience des utilisateurs.

En pratique, le fait de travailler sur ce sujet conduit à créer et à utiliser des check-lists, des indicateurs, des outils d’évaluation et de pilotage et de manière générale des méthodes permettant d’améliorer la qualité des sites web.

Vous dites que la qualité web est un facteur clé de succès, avez-vous des exemples précis pour l’illustrer ?

La qualité web est une approche transversale. Le modèle VPTCS dont je parlais plus haut permet de comprendre les différents aspects mobilisés, comme l’amélioration du référencement, de l’ergonomie, de la performance, de la confiance, de la qualité de la relation client. Il existe de multiples études montrant l’intérêt de chacun de ses aspects sur le succès d’un site. Le fait de se pencher de manière transversale sur tous ces aspects à la fois, et de veiller à tous les consolider ne peut que confirmer l’intérêt de la démarche comme facteur clef de succès.

Lors de votre présentation, vous avez notamment insisté sur la qualité du web doit être l’affaire de tous, est-ce que ça veut dire que déployer des bonnes pratiques impacte forcément l’organisation de travail ?

Dans un premier temps, il n’est pas forcément nécessaire de remettre en cause l’organisation du travail dans les agences. La mise en place de check-lists de bonnes pratiques n’a finalement que peu d’impact sur l’organisation. Cela étant dit, tôt ou tard, l’approche qualité web finit par avoir une influence sur l’organisation. Les cahiers des charges et phases de conception commencent à être de plus en plus solides, des personnes commencent à être chargées de ce sujet dans les agences et chez les annonceurs, bref, les activités web s’industrialisent et c’est plutôt une bonne nouvelle.

Expliquez-nous l’écosystème opquast ?

Opquast, c’est d’abord et avant tout des check-lists, c’est-à-dire des listes de bonnes pratiques qui deviennent de vrais référentiels qualité lorsqu’elles sont documentées. Ces check-lists sont disponibles en ligne et en ce qui concerne la principale check-list qualité web, sous forme de livre.

Opquast c’est aussi un réseau de partenaires et d’écoles qui appliquent et déploient la qualité web au quotidien.

Pour finir, c’est un certificat de compétences qui vérifie que les professionnels du web connaissent les bonnes pratiques, le vocabulaire du web et les risques associés à chacune de nos règles. Nous l’avons lancé à la fin de 2014, et nous sommes en train de massivement le déployer dans les écoles et agences partenaires et auprès des professionnels du web.

Quelles sont les démarches à effectuer pour devenir partenaire du réseau Opquast ?

Nous demandons à chaque partenaire de former un responsable qualité web qui répond de la qualité web devant les clients et salariés des agences. Les agences adhérent ensuite au réseau et payent une cotisation qui leur donne accès à de nombreux services et au droit d’utilisation de la marque Opquast partners. Nous mettons notamment à leur disposition des outils de pilotage qualité et de training en ligne. Nous leur fournissons des tarifs préférentiels sur le certificat.

Vous développez aussi des partenariats avec des écoles qui font passer à leurs élèves la certification opquast, comment votre démarche est-elle accueillie ?

Nous avons actuellement 12 écoles partenaires, je crois pouvoir dire que la démarche est extrêmement bien accueillie. Les écoles ont besoin d’outils de ce type, leur permettant de renforcer et de prouver la qualité de leurs cursus et la compétence de leurs étudiants.

Pour conclure, est-ce qu’on peut dire qu’il y a encore du travail dans la qualité web ?

Depuis 15 ans, lorsque je dis que je travaille sur l’amélioration de la qualité du web, la réponse quasi invariable est « Y’a du boulot ». La logique voudrait que la qualité se soit considérablement améliorée, mais de moins de vue, c’est le contraire. La qualité du web se dégrade, il est temps d’agir et d’améliorer les sites.


Pour aller plus loin : 

  • Le site Internet de Temesis
  • Pour tout savoir de Opquast
  • Les check-lists des professionnels du web
  • Vous pouvez acheter “Qualité Web – le livre” dans lequel vous retrouvez entre autres, 217 bonnes pratiques qualité (référencement, accessibilité, performance, ergonomie…) commentées et expliquées aussi bien du point de vue de leur objectif, moyens de mise en œuvre et de leur vérification

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Crédit photo : Christophe Goussard – VU